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Quelles sont les craintes des acheteurs vis-à-vis des véhicules électriques?

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On l’a vu au cours des dernières années au Québec, et plus particulièrement depuis que les prix de l’essence se sont enflammés, les consommateurs sont de plus en plus curieux et souhaitent faire l’achat d’un véhicule tout électrique. Cependant, le Québec est un peu à la remorque de ce qui se passe en Amérique du Nord, plus particulièrement aux États-Unis. Voilà pourquoi il est intéressant de voir quelles sont les tendances de ce côté, car si ça ne débloque pas au sud de notre frontière, les choses vont être plus lentes de ce côté-ci.

Ainsi, quelles sont les craintes des acheteurs vis-à-vis des véhicules électriques? Pour le savoir, on s’en remet à une étude annuelle réalisée par le site Autolist. Cette dernière prend le pouls des consommateurs américains et nous offre un portrait de la situation actuelle.

Quelles sont les craintes des acheteurs vis-à-vis des véhicules électriques?

En tout, plus de 1300 personnes ont participé à l’étude qui s’est déroulée en avril et en mai de cette année. Ce qu’elle montre, en gros, c’est que les inquiétudes demeurent les mêmes que lors de la première année de ce sondage, en 2019. On note certaines évolutions, toutefois, à travers les résultats.

Voyons quelles ont été les grandes lignes de cette enquête.

1. Les prix de l’essence

On dit souvent que les prix du carburant ont un effet direct sur les intentions des acheteurs. C’est vrai au Québec, mais pas pour tout le monde. Aux États-Unis, ça semble encore moins le cas. Conséquemment, les prix historiquement élevés des derniers mois n’ont pas suffi à faire pencher les acheteurs vers un véhicule électrique, constate Autolist.

« Même si les prix des voitures à essence neuves et d’occasion atteignent actuellement des niveaux record, de nombreux consommateurs ne considèrent pas encore les véhicules électriques comme une solution de rechange totalement viable », a déclaré Corey Lydstone, fondateur et chef de la direction d’Autolist. Toutefois, le dirigeant note que « certains signes encourageants montrent que cela pourrait être appelé à changer dans un avenir rapproché. »

2. Les trois principales préoccupations

L’enquête d’Autolist demandait aux consommateurs de choisir les trois principales raisons pour lesquelles ils n’envisageaient pas un modèle électrique. Voici, en ordre d’importance, ce qui les inquiète. Au total, 48 % ont déclaré que les véhicules étaient trop chers à l’achat ou à la location. Puis 44 % s’inquiètent de leur autonomie. Enfin, 36 % ont déclaré qu’il n’y avait pas d’infrastructure de recharge locale pour les aider à utiliser un véhicule électrique.

Sur ce point, on peut imaginer une différence notable entre le Québec, où le réseau se développe très bien, et certains endroits aux États-Unis où les bornes sont moins nombreuses et accessibles. Certains états se sont déjà engagés à améliorer la chose, mais on peut facilement imaginer un écart important entre New York ou le Texas, la Californie ou le Wyoming, par exemple.

« Ce sont les mêmes trois préoccupations que nous avons vues en 2019 et à nouveau en 2021 », a déclaré Corey Lydstone. « Alors que les ventes de véhicules électriques s’améliorent lentement à mesure que des modèles plus convaincants arrivent sur le marché, l’impression des consommateurs ne s’améliore pas. »

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3. Le prix

Qui plus est, l’enquête d’Autolist a en fait révélé que les gens étaient encore plus nombreux à s’inquiéter des prix des véhicules électriques en 2022 qu’ils ne l’étaient en 2019.

Avec les subventions, on l’a vu au pays, l’intérêt est beaucoup plus fort où des rabais sont applicables. Les consommateurs américains sont aux prises avec la même réalité alors que certains États encouragent la chose, d’autres non.

Et dans les inquiétudes relatives aux prix, il faut considérer la hausse actuelle du prix des batteries qui étaient en baisse depuis des années. Autolist explique que de nombreux analystes du secteur s’attendent à ce qu’ils continuent d’augmenter au cours des prochaines années, car la demande mondiale de matières premières nécessaires à la fabrication de batteries pour toutes sortes d’utilisations a explosé.

« Ajoutez à cela les sanctions internationales contre la Russie, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, l’inflation et la spéculation des investisseurs, et vous obtenez la recette parfaite pour que le prix des batteries — et des véhicules qu’elles alimentent — continue d’augmenter dans un avenir prévisible », a ajouté Corey Lydstone.

Autolist a également constaté que de nombreux consommateurs n’étaient pas prêts à payer davantage pour un véhicule électrique par rapport à son équivalent à essence. En tout, 28 % des sondés ont répondu qu’ils ne dépenseraient pas d’argent supplémentaire ; 22 % n’étaient pas sûrs et 9 % ont répondu entre 500 $ et 1000 $.

Et pour certains, oubliez les questions de coûts, que ce soit du véhicule ou du prix de l’essence. En fait, 21 % des répondants ont expliqué qu’ils n’achèteraient pas un véhicule pour d’autres raisons.

Un intérêt croissant pour les véhicules électriques

S’il y a de bonnes nouvelles à tirer de cette dernière enquête, elle a trait au type de véhicules électriques qui intéressent les gens. Les choses ont changé depuis 2019. Si les gens s’intéressent aux VUS, ils auront plus de choix que jamais au cours des prochaines années du côté de l’électrique. Puis, les camionnettes s’apprêtent à débarquer massivement sur le marché. Cela va assurément changer la perception de certains consommateurs. Si le type de modèles qu’ils convoitent est offert en tout électrique, certains vont faire le saut.

« L’arrivée sur le marché de camionnettes électriques grand public pourrait constituer un énorme tournant pour les véhicules aux États-Unis », a déclaré Corey Lydstone. « Ces pick-up ont le potentiel de convaincre un grand groupe d’acheteurs de passer à l’électrique qui, autrement, ne l’aurait peut-être jamais envisagé. »

Autres signes encourageants, Autolist a noté que le nombre de répondants qui possédaient effectivement un véhicule électrique a augmenté, de 6 % à 8 % de 2019 à 2022. Puis, 59 % des gens ont mentionné qu’ils utiliseraient un éventuel véhicule électrique comme moyen de transport principal.

« Le fait qu’un si grand nombre de personnes utiliseraient leur modèle électrique comme véhicule principal nous indique que les gens sont favorables à l’idée d’un produit électrique à la maison. Il s’agit simplement de surmonter les différences que les gens voient entre les véhicules électriques et ceux à essence », a ajouté Corey Lydstone.

Ce qui sera intéressant à faire, c’est de comparer les résultats actuels à ceux de 2023, 2024, etc.

On se donne rendez-vous pour l’exercice!

 

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