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L’interdiction de ventes de véhicules à essence neufs à compter de 2035 est-elle réalisable?

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Au Québec et au Canada, il a déjà été annoncé qu’en 2035, la vente de véhicules neufs à essence serait interdite. Cela soulève beaucoup de questions, notamment en ce qui a trait à l’approvisionnement. On a déjà de la difficulté à avoir nos véhicules électriques dans un délai raisonnable. Qu’en sera-t-il lorsqu’il ne faudra livrer que cela ?

Il faut toutefois compter sur une réalité qui pourrait changer. Présentement, aucune loi contraignant les constructeurs à vendre un certain pourcentage de modèles donnés ici n’existe. Ça pourrait changer très bientôt et nous aurons l’occasion de revenir sur ce point.

Interdiction de vendre des véhicules à essence : la Californie réitère son engagement

Récemment, la Californie ajoutait sa voix. En effet, deux ans après avoir annoncé que la vente de véhicules neufs à essence serait interdite à compter de 2035, cette décision a été ratifiée. Conséquemment, tous les nouveaux camions et tous les nouveaux véhicules légers vendus dans l’État fonctionnent à l’électricité ou à l’hydrogène d’ici 2035.

Les exigences sont échelonnées à partir de 2026. En fait, cette année-là 35 % des nouvelles ventes devront être tout électriques. Ce sera 68 % d’ici 2030 et 100 % d’ici 2035. Là-bas, des mesures sont en place pour que les constructeurs livrent plus rapidement des véhicules électriques. La nouvelle législation va accentuer la chose. La Californie prend donc l’avance, mais les mêmes questions se posent ; est-ce que c’est viable et réalisable partout ?

Actuellement, 17 autres États ont adopté les exigences de la Californie en matière d’émissions de gaz à effet de serre, la plupart sur les côtes. Au total, ils représentent environ 40 % des ventes de véhicules neufs aux États-Unis. L’État de Washington a déjà entamé le processus d’adoption des exigences relatives aux ventes de véhicules électriques, et d’autres États devraient faire de même. Il faudra plus de temps aux autres territoires pour suivre le processus, et beaucoup d’entre eux n’ont pas la demande de véhicules électriques ou l’infrastructure de recharge de la Californie.

Chez nous, le portrait est similaire en ce sens où certaines provinces ont des réseaux plus développés que d’autres alors que la demande varie d’un océan à l’autre

Les constructeurs pourront-ils respecter leurs engagements et livrer la marchandise ?

Les véhicules électriques sont encore un peu plus chers que les modèles à essence, même s’il y a quelques exceptions avec les rabais. On vit aussi une crise au niveau de l’approvisionnement. On peut espérer que les choses vont s’améliorer. Conséquemment, il est permis de croire que les constructeurs pourront respecter leurs engagements.

Au cours de la première moitié de cette année, les ventes de véhicules électriques ont représenté environ 15 % du marché des véhicules neufs en Californie. Les ventes de véhicules neufs dans cet État tournent normalement autour de 2 millions d’unités par année. Cela représente une différence d’environ 1,7 million qui devra être comblée d’ici 2035. Toutefois, les constructeurs ne cessent d’annoncer de nouveaux modèles électriques, des usines de batteries et d’assemblage. Ford, General Motors, Toyota, Hyundai-Kia, Stellantis et VinFast ont annoncé des plans pour 10 usines de batteries aux États-Unis.

Cependant, il reste à savoir s’il y aura suffisamment de métaux précieux, comme le lithium, pour fabriquer les batteries, et si les prix des véhicules baisseront assez rapidement pour convaincre la totalité des acheteurs. De ce côté, ils sont appelés à baisser avec les années. Déjà. Certains constructeurs ont annoncé que de plus petits VUS électriques étaient en préparation et qu’ils seraient éventuellement vendus moins cher. Pour les matériaux, les ententes séparées entre Mercedes-Benz, Volkswagen et le gouvernement canadien à propos de l’exploitation des ressources d’ici sont un exemple de paradigme qui change la donne. Il est clair que les façons de faire vont être chamboulées un peu partout pour répondre à la nouvelle demande.

La question des incitatifs doit aussi être soulevée. Là-dessus, des réponses restent à venir.

La quantité d’électricité qui sera nécessaire pour recharger un parc composé de véhicules électriques en inquiète certains, aussi. S’il est évident que c’est moins une préoccupation au Québec qu’ailleurs, il faut comprendre que les réalités sont différentes un peu partout. Les experts demeurent optimistes, toutefois, arguant que les recharges de véhicules pourront être programmées en dehors des heures de pointe.

En conclusion, comme on peut le voir, nous n’avons pas toutes les réponses à nos questions, mais nous en avons suffisamment pour croire que tout ce qui a été annoncé est réalisable.

 

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